Les éducateur·trice·s européen·ne·s réaffirment leur engagement à améliorer le statut de la profession enseignante pour des sociétés inclusives, pacifiques, démocratiques et durables

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Face à cette période agitée que traversent actuellement les enseignant·e·s, les personnels de l’éducation et leurs syndicats, les délégations présentes à la Conférence spéciale du Comité syndical européen de l’éducation (CSEE) – région européenne de l’Internationale de l’Éducation – se sont montrées proactives en réaffirmant leur volonté de s’organiser et de se mobiliser pour offrir aux élèves un enseignement public de qualité et améliorer le statut des professionnel·le·s de l’éducation, deux éléments essentiels pour construire des sociétés inclusives, pacifiques, démocratiques et durables. Cet événement s’est déroulé les 5 et 6 juillet 2022 à Liège, en Belgique.

Les participant·e·s ont été accueilli·e·s par la ministre de l’Éducation de la Communauté germanophone de Belgique et par les dirigeant·e·s des organisations belges affiliées au CSEE.

Stefaan Hermans, directeur de la stratégie politique et de l’évaluation à la Direction générale (DG) Éducation, Jeunesse, Sport et Culture de la Commission européenne, a insisté sur l’importance du dialogue social, inscrit dans le Traité européen et représentant, selon lui, un pilier fondamental de nos sociétés démocratiques.

Au cours de son allocution thématique, le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation David Edwards a signalé que, à l’invitation du secrétaire général des Nations Unies, l’Internationale de l’Éducation se joignait à la société civile, aux organisations d’étudiant·e·s, aux agences des Nations Unies et à d’autres organismes internationaux pour relancer la lutte pour un avenir durable, à commencer par un nouvel accord avec les enseignant·e·s et l’ensemble des éducateur·trice·s garantissant les conditions requises pour la transformation.

La résolution thématique adoptée à la conférence invite les syndicats de l’éducation à se mobiliser pour revendiquer une éducation de qualité et inclusive. Larry Flanagan, président du CSEE a expliqué : « Nous devons faire pression sur les responsables politiques et leur faire prendre conscience de la situation. En tant qu’enseignantes et enseignants, nous devons faire entendre nos revendications et protéger les valeurs de la démocratie. Notre expertise doit être prise en compte dans les politiques éducatives, car nous connaissons mieux que quiconque les besoins des enseignantes et des enseignants. »  

Stefaan Hermans a ensuite été rejoint par Evelyne Léonard, professeure à la Louvain School of Management en Belgique, pour participer à un débat sur le renforcement du dialogue social en faveur d’une éducation de qualité. Selon elle, le dialogue social peut changer la donne et offrir aux institutions une opportunité d’innover pour une société inclusive et durable.

La première journée de la Conférence spéciale du CSEE s’est terminée par le lancement d’une exposition d’affiches des syndicats de l’éducation et la cérémonie de remise du Prix Kounka Damianova. Les lauréates pour l’année 2022 sont Borka Visnic, du syndicat serbe Teachers Union of Serbia (TUS) et Dorota Obidniak, du syndicat polonais Związek Nauczycielstwa Polskiego (ZNP).

Adopté lui aussi, le document d’orientation politique Renforcer le statut et l’attrait de la profession enseignante comprend dix messages pour améliorer le statut et l’attrait de la profession enseignante dans tous les secteurs de l’éducation.

Au cours de son allocution thématique, Kristin Vanlommel, professeure et membre du groupe de recherche pour l’apprentissage et l’innovation à l’Université des sciences appliquées d’Utrecht aux Pays-Bas, a expliqué que la numérisation était un phénomène complexe et transformateur de l’éducation, impliquant différents acteurs porteurs d’idées différentes concernant la voie à suivre pour assurer ce changement. Il importe, selon elle, de se montrer agile et réactif.

Participant en ligne à la conférence, Georgiy Trukhanov, président du syndicat ukrainien du personnel de l’éducation et des sciences, a fait le point sur la situation dramatique des enseignant·e·s et des élèves dans son pays et a expliqué que son syndicat avait conclu un accord avec le ministère de l’Éducation pour notamment interdire tout licenciement, maintenir le salaire moyen et garantir le droit de travailler à distance depuis d’autres régions ou pays.

Les délégations ont exprimé leur solidarité envers le personnel enseignant ukrainien : « La solidarité nous renforce. Nous voulons la paix et la justice dans notre monde. Faisons la guerre à la guerre. En tant qu’éducateurs et éducatrices, nous nous engageons à enseigner la paix. Nous combattons toute violation des droits humains, quel que soit le motif. » Les délégations ont approuvé à l’unanimité la Résolution pour la paix en Ukraine.

Abordant la question de la citoyenneté et de l’inclusion, Catherine Lowry-O’Neill, maître de conférences au Waterford Institute of Technology, en Irlande, a inspiré les participant·e·s : « Accrochez-vous à vos rêves de démocratie, de paix et d’inclusion. Gardez la flamme de la passion, de l’espoir et du courage pour vos élèves. »

Rob Copeland, membre du Comité du CSEE, a salué les intervenant·e·s invité·e·s Matteo Vespa, président du Syndicat des étudiant·e·s d’Europe, et Ulrike Pisiotis, responsable de l’unité scolaire de la DG Éducation, Jeunesse, Sport et Culture, qui ont souligné que l’amélioration et le renouvellement des compétences étaient importants pour assurer la durabilité environnementale au travers de l’éducation et que, définitivement, des progrès avaient été réalisés au cours de ces dernières années pour introduire la thématique de la durabilité environnementale dans les programmes de formation et les systèmes éducatifs.