Solidarité avec le TUESWK, l'organisation membre du CSEE au Kirghizistan
Publié:Le CSEE réaffirme sa forte solidarité avec son organisation membre au Kirghizistan, le Syndicat des travailleur·euse·s de l'éducation et des sciences du Kirghizistan (TUESWK), suite à la mise en détention le 6 décembre d'Asylbek Toktogulov, président du TUESWK depuis de nombreuses années.
Les deux vice-présidents de la Fédération des syndicats du Kirghizistan (FTUK), Kanatbek Osmonov et Omor Arstanbekov, le président du Syndicat des mines et de la métallurgie du Kirghizistan, Eldar Tadjibaev, M. Tokombaev, président du Syndicat des constructeurs mécaniques et le président du Syndicat des travailleur·euse·s du complexe agro-industriel, Jeenbek Osmonaliev ont également été arrêtés le même jour.
Le CSEE a été informé qu'une procédure pénale a été ouverte contre Asylbek Toktogulov conformément au Code pénal de la République kirghize au motif qu'il aurait participé à la vente d'un terrain appartenant à la FTUK. Selon nos sources, en vertu du Code pénal de la République kirghize, l'accusation qui serait appliquée concerne les agents publics ayant commis un crime contre les intérêts de l'État. Il est donc extrêmement préoccupant qu’une telle allégation ait été adressée à l’encontre d’un dirigeant syndical.
Le CSEE soutient pleinement le TUESWK et son président, Asylbek Toktogulov, un dirigeant syndical respecté et très apprécié, bien connu pour son engagement en faveur de la protection des droits des enseignant·e·s et des autres personnels de l'éducation et de l'amélioration de leurs conditions de travail.
L'arrestation d'Asylbek Toktogulov constitue une atteinte flagrante à la liberté d'association du TUESWK et d'autres syndicats au Kirghizistan. Le CSEE continuera à soutenir le TUESWK et à lutter contre toute tentative de criminalisation des syndicats. En outre, nous ne pouvons sous-estimer l’impact négatif du projet de loi sur les syndicats et la menace pour la liberté d’association et l’indépendance des syndicats qu’il constituerait s’il était adopté.
Le CSEE défend la liberté des syndicats kirghizes face aux tentatives constantes des autorités de restreindre leur capacité à agir en tant que représentants indépendants et autonomes des travailleur·euse·s. Il s’agit d’une violation flagrante de la législation nationale et des conventions de l’OIT ratifiées par le Kirghizistan, en particulier la Convention de l’OIT sur la « Liberté syndicale et la protection du droit syndical » (n° 87, ratifiée le 31 mars 1992) et la Convention de l’OIT sur la « Droit d’organisation et de négociation collective » (n° 98, ratifié à la même date).
Le CSEE s’oppose à la persécution injuste et illégale des membres du TUESWK au moyen de décisions arbitraires et politiques et de procédures judiciaires longues et incertaines. Le CSEE soutient le TUESWK et insiste sur l’importance du dialogue social ainsi que sur la mise en œuvre et l’implication correctes des représentant·e·s des travailleur·euse·s, conformément à la Convention (n° 144) et à la Recommandation (n° 152) de l’OIT sur la consultation tripartite. Les enseignant·e·s, les universitaires et les autres personnels de l’éducation méritent et exigent à juste titre des conditions d’enseignement et d’apprentissage décentes pour les enseignant·e·s et les étudiant·e·s.
Le CSEE, qui représente 127 syndicats de l'éducation en Europe, est solidaire du TUESWK et de ses affiliés au Kirghizistan. Nous croyons au respect des valeurs démocratiques, des droits des partenaires sociaux et de la liberté d'association, comme le stipule l'article 20 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Tout procès de dirigeant·e·s syndicaux·ales devrait être public et les autorités devraient garantir l'accès aux audiences des tribunaux aux journalistes indépendant·e·s, aux représentant·e·s des organisations de défense des droits humains, aux ambassades étrangères et à toutes les parties intéressées.
Le CSEE continue de suivre de près la situation, en étroite coopération avec les syndicats européens et internationaux, et de soutenir le TUESWK et ses membres dans cette lutte pour garantir une représentation syndicale équitable et des conditions de travail décentes pour le personnel éducatif et universitaire au Kirghizistan.