Les nouveaux résultats du PISA montrent les défis de l'enseignement de la lecture dans un monde numérique
Publié:Rubriques connexes
L'OCDE a publié les derniers résultats du PISA, comparant le niveau d'instruction de 600.000 jeunes de 15 ans dans 79 pays. Comme toujours, la lecture, les mathématiques et les sciences sont à l'honneur, mais l'édition de cette année met également l'accent sur le bien-être et le développement durable. Signe que les enseignant·e·s ont besoin d'un financement et d'un soutien suffisants pour dispenser une éducation de qualité à tou·te·s, 10% des élèves testés n'ont pas été en mesure d'effectuer les tâches de lecture les plus élémentaires. Les étudiant·e·s issu·e·s de milieux socio-économiques difficiles affichent toujours des résultats inférieurs à la moyenne dans la plupart des domaines.
L’analyse par l’OCDE du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) 2018 est divisée en trois volumes. Le volume I, Savoirs et savoir-faire des élèves, évalue la qualité et l'équité des résultats d'apprentissage en lecture, mathématiques, sciences et résolution de problèmes sur une base collaborative. Les résultats globaux montrent que, dans l’UE dans son ensemble, les dix dernières années ont vu des niveaux croissants de sous-performance en sciences et en lecture, avec des niveaux stables en mathématiques. Les étudiant·e·s d'Estonie, de Finlande et de Pologne ont obtenu les meilleurs résultats en Europe.
Le CSEE salue l'accent mis cette année sur le bien-être des étudiant·e·s. Nous insistons également sur le fait que les tests standardisés comme le PISA et les «classements» simplistes auxquels ses résultats complexes sont souvent réduits ne devraient pas être la seule incitation pour les États membres à améliorer leurs systèmes éducatifs. L'OCDE formule une série de recommandations pour améliorer le climat scolaire et favoriser une culture d'apprentissage plus accueillante et inclusive. Une éducation de qualité pour tou·te·s est un droit humain fondamental et, en tant que tel, les gouvernements européens doivent en assumer la responsabilité.
Pour le PISA 2018, la lecture est le sujet qui retient le plus l'attention. Seuls 77% des élèves savent lire à un niveau qui leur permet d'utiliser la lecture pour apprendre. Les résultats montrent également un écart important entre les sexes en lecture, les filles surpassant les garçons partout dans l'UE. Néanmoins, dans certains pays comme la République tchèque, le Danemark, l'Estonie ou l'Irlande, le nombre d’élèves affichant de hautes performances en lecture a augmenté pour les garçons comme pour les filles. Le rapport souligne que les progrès technologiques ont changé la façon dont les jeunes lisent et échangent des informations, ce qui à son tour a un impact sur leurs capacités de lecture.
Dans le même temps, le rapport reconnaît les compétences en alphabétisation numérique que les élèves doivent acquérir en raison de la numérisation rapide de la communication et l’impact de cette dernière sur la nature de la lecture. Le rapport analyse les différentes manières dont la technologie affecte l'éducation, telles que l'impact sur les élèves et leur apprentissage, les variations d'accessibilité à Internet et les compétences en matière de culture numérique. Une conclusion particulièrement intéressante qui ressort des données est le fait que les élèves ayant des niveaux plus élevés d’alphabétisation numérique affichent moins de comportements de cyberintimidation. D'autres résultats montrent que 15% des étudiant·e·s participant en 2009 n'avaient pas accès à Internet à la maison, mais que ce pourcentage est tombé à 5% en 2018. Dans ce contexte, il convient de noter que le rapport constate que moins de 10% des élèves peuvent distinguer les faits des opinions. Les jeunes sont donc vulnérables aux fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux.
Le CSEE note également que le rapport examine l'utilisation potentielle de l'intelligence artificielle (IA) dans l'éducation. Nous soulignons que l'IA, en tant que nouvelle technologie dont les impacts potentiels, positifs comme négatifs, sur l'éducation sont encore inconnus, ne devrait être considérée comme un outil que lorsque nous disposerons de plus d'informations et de processus éthiques et transparents pour son utilisation. Cela nécessitera une coopération et une consultation sérieuses du personnel éducatif et de ses syndicats.
Dans une publication qui l’accompagne, la Commission européenne souligne l'importance du PISA en tant qu'évaluation utile qui peut alimenter le cadre stratégique de la coopération européenne dans le domaine de l'éducation et de la formation. L'objectif du cadre est de réduire le nombre d'étudiant·e·s en difficulté dans l'UE à moins de 15% d'ici 2020.