La compétence entrepreneuriale : politique éducative à développer sur le long terme
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Le Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR) et le Centre de prospective technologique ont récemment publié un rapport intitulé « La compétence entrepreneuriale : Aperçu des concepts, politiques et initiatives actuels » (disponible en anglais uniquement). Le CSEE a demandé à Brian Cookson (NASUWT, organisation membre du CSEE), expert en entreprenariat représentant le CSEE auprès du groupe de travail Éducation et formation 2020 de la Commission européenne, ce qu’il pensait du rapport.
CSEE: Que pensez-vous du rapport dans son ensemble?
Brian Cookson, NASUWT: Ce rapport, qui comprend plusieurs études de cas, constitue une analyse utile et exhaustive des compétences entrepreneuriales, ainsi que de la manière dont elles sont développées et mises en œuvre.
Il offre également un excellent aperçu des recherches et travaux menés au fil des années sur la compétence entrepreneuriale. Les groupes de travail Éducation et formation 2020 sur l’Entreprenariat et les Compétences transversales débattent depuis longtemps de ces problématiques et les thématiques communes abondent, mais force est de constater que la traduction des aspects les plus essentiels en politiques s’avère être une véritable gageure.
CSEE: Quelles sont, selon vous, les principaux obstacles à l’intégration des compétences entrepreneuriales et transversales dans l’éducation ?
Brian Cookson, NASUWT: Il semble y avoir trois obstacles insurmontables.
Premièrement, les systèmes éducatifs bien enracinés semblent accorder beaucoup d’importance aux compétences mais s’obstinent à tester leur acquisition de manière erronée et finissent par perdre de vue l’objectif initial.
Deuxièmement, on n’investit généralement pas suffisamment sur le long terme dans la formation initiale et le développement professionnel continu des enseignants qui doivent posséder des compétences et utiliser les méthodologies adéquates en vue de développer l’entrepreneuriat dans son sens le plus large. Les systèmes éducatifs devraient aider les enseignants et les formateurs à acquérir et enseigner les compétences transversales nécessaires dans une société au sein de laquelle les besoins économiques et sociaux évoluent rapidement.
Enfin, l’échec des réformes éducatives peut s’expliquer par une tendance à chercher trop rapidement des bénéfices économiques à court terme et des indicateurs de succès par le biais de réformes politiques. Il est important de comprendre que le développement de l’entrepreneuriat et la valorisation des compétences transversales exigent des changements culturels et prennent, dès lors, du temps.
ETUCE: Comment pourrait-on, selon vous, faire comprendre que les compétences entrepreneuriales ne se limitent pas à la notion de « création d’entreprises » ?
Brian Cookson, NASUWT: J’ai trouvé particulièrement intéressant que le Rapport se soit penché sur l’importance des aspects à la fois économiques et sociaux des compétences entrepreneuriales, soulignant des éléments qui sont très importants pour nous. L’entreprenariat a un champ d’application bien plus vaste que la seule création d’entreprises.
Les études de cas présentent des idées sur la manière dont l’entreprenariat peut être développé dans l’enseignement, avec d’excellents exemples, mais ces idées ne sont que trop rarement utilisées pour la mise en œuvre de réformes politiques à long terme.
Ce rapport, qui prend la forme d’une étude universitaire, est sans doute l’un des meilleurs et des plus exhaustifs que j’ai lu en la matière. Il ne prétend pas tirer des conclusions ; il est équilibré et fournit bon nombre d’informations. Toutefois, je crains qu’il s’agisse d’un document de référence qui ne parviendra pas à promouvoir l’élaboration des politiques nationales concrètes qui sont nécessaires au développement de compétences essentielles aux jeunes pour survivre au sein des économies du 21e siècle.